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Troisième partie d’un sujet traitant de mon statut de créateur de sites web et pour aboutir à la mise en évidence de constats sur ce statut. Après avoir évoqué la nécessité d’une distinction entre création web et conception web dans une première partie, puis de la nécessité de créer le statut de réalisateur web dans une seconde partie, j’explique dans ce nouvel article en quoi le statut d’intégrateur web qui est un statut ancien nécessite cependant d’être réhabilité. Je vous recommande la lecture de l’ensemble des parties (celle-ci, les précédentes ici et ici, et celle à venir) car chacune apporte aux précédentes un éclairage supplémentaire et aucune ne saurait être donc prise indépendamment des autres.

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Maintenant que les étapes de création, de conception et de réalisation ont été distinguées les unes des autres a-t-on notre modèle ?

Non.

C’est insuffisant.

Si la distinction entre le créateur web, le concepteur web et le réalisateur web est essentielle il est nécessaire cependant de prendre en compte une 4ème personne qui va s’ajouter aux 3 autres. 

Cette personne c’est l’intégrateur web.

Contrairement au réalisateur web l’intégrateur web est un statut qui existe bien mais il est plus discret et ne se rencontre véritablement plus que dans les projets de taille. Il arrive aussi qu’il soit un statut partagé avec d’autres comme dans le cas du concepteur-intégrateur ou développeur-intégrateur. 

Il est pourtant un statut ancien et s’il est possible de le voir apparaitre sur le web sous la dénomination d’intégrateur HTML c’est que cette dernière est un héritage d’une époque « ancienne » où la mise sur pied d’un site web était une chose moins complexe qu’aujourd’hui parce qu’elle pouvait encore se contenter d’utiliser le premier langage du web, le HTML de façon majoritaire alors qu’aujourd’hui il en existe plusieurs et que le HTML est devenu beaucoup moins proéminent.

Alors quel est le rôle de l’intégrateur web ?

Si après les étapes de la création et de la conception, l’étape de la réalisation a permis au site web d’acquérir une dimension plus concrète en donnant forme dans la matière à des contenus qui n’existaient encore que sur papier ou sous forme d’une maquette sur écran, cette concrétisation ne suffit pas. Ces contenus remis par différents réalisateurs excellant chacun dans le domaine qui est le leur tel le graphisme, l’illustration, l’écriture ou encore la vidéo, sont encore à ce stade séparés les uns des autres.

Il va donc s’agir désormais de réunir ces contenus au sein des pages web. Et il s’agit de le faire en s’assurant que tous les futurs visiteurs du site web vont y accéder dans des conditions optimales quelque soit leur navigateur internet, leur configuration matérielle, leur bande passante, leur débit internet, leur localisation géographique, idéalement leur langue et sans oublier leur handicap.

Ces exigences d’accès au contenu qui ne souffrent d’aucune discrimination, c’est ce que l’on nomme l’accessibilité web et dont l’intégrateur web est tout à la fois le gardien et l’artisan final.

C’est ainsi -et pour ne prendre qu’un exemple- que l’intégrateur web va s’assurer que les images qu’il va incorporer au site web, selon l’emplacement qui a été prévu en amont lors de l’étape de la conception, n’excèdent pas un certains poids (exprimée en Ko, kilo octet) afin que celles-ci ne mettent pas trop de temps à se charger sur l’écran des futurs visiteurs du site web. Il va s’assurer de leur lisibilité une fois leur poids réduit, de leur conformité aux standards du web pour ce qui relève par exemple du format de fichier utilisé ou encore de la présence d’une alternative textuelle.

Un développeur web pourrait aussi bien s’en charger. Car après tout le code informatique c’est la plus petite couche technique d’un site web qui peut régenter tout ce qui s’affiche sur un écran jusqu’au moindre pixel. Un développeur web sait placer une image, une illustration ou un texte à un emplacement décidé en amont sur papier ou sur une maquette lors de la phase de conception du site web et il le fera donc au pixel près.

Seulement un développeur à qui l’on demande d’être aussi un intégrateur c’est un développeur qui va avoir besoin de faire un grand écart entre 2 mondes, le sien, celui du code informatique et celui des contraintes techniques et fonctionnelles complexes issues de l’accessibilité web.

Concevoir des pages qui s’adressent absolument à tous et comme le prévoit le web dans ses fondements cela suppose de rendre ces pages accessibles à tout type de handicap qu’il soit physique, visuel (daltonisme, malvoyance), auditif ou cognitif (la dyslexie et autres troubles ‘Dys’ par exemple).

Cela suppose de surcroit de prendre en compte les personnes qui pourraient avoir des difficultés à accéder aux contenus du fait de contraintes géographiques, sociales ou culturelles (barrière de la langue).

C’est une tâche complexe.

L’intégrateur est là pour s’en charger. Il intègre toutes les contraintes. Il est une personne qui ne fuit pas devant la complexité des situations qui s’offrent à lui et alors que celles-ci peuvent parfois se télescoper entre elles. 

L’intégrateur est une personne qui, en écoutant les attentes formulées par le créateur, va pouvoir préciser au concepteur comment faire se rejoindre celles du créateur et celles des futurs visiteurs. Il va travailler avec le concepteur pour écrire les spécifications techniques et fonctionnelles du site web qui seront communiquées aux réalisateurs web.

Tout cela est bien beau me direz-vous mais dans les faits on constate que très très peu de sites web tiennent compte de toutes les règles d’accessibilité quand il s’agit de publics avec un handicap spécialement. 

Oui et c’est pour cela que j’indiquais en début d’article qu’il est nécessaire que ce statut d’intégrateur web connaisse une réhabilitation. 

Elle serait double : 

1 – reconnaitre que l’intégration est une phase incontournable qui ne peut se laisser amalgamer à une autre fonction. Le développeur-intégrateur web dont je citais l’exemple est un grand écart délicat à maintenir. La seule tolérance possible c’est de voir un développeur web s’équiper de connaissances en intégration et pour dialoguer d’autant mieux avec l’intégrateur web qu’il accompagne en phase finale avant la sortie du site web… et inversement. 

L’intégrateur web est de part sa tâche une personne avec un savoir polyvalent le rendant capable d’embrasser toute la chaîne de création de valeur du web mais il doit rester un spécialiste de l’accessibilité avant tout.

2 – réhabiliter l’intégrateur c’est réhabiliter l’accessibilité web qui est une notion insuffisamment prise en compte.

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J’ai fini de lister et de présenter les différents grands statuts incontournables à la mise sur pied d’un site web.

Ils sont donc au nombre de 4 : le créateur web, le compteur web, le réalisateur web et l’intégrateur web.

Dans mon prochain article je vais parler des implications et de l’utilité de ce modèle. 

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Crédit photo Monstera

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Score de pensée : 14/10
Non seulement l’article est fidèle à ma pensée mais en l’écrivant j’ai étendu ma pensée jusqu’à atteindre un raisonnement auquel je ne pouvais prétendre alors que j’initiais son écriture. L’écriture m’a permise d’aller plus loin que ma pensée originelle.
J’ai déjà fait le constat par le passé en écrivant des textes mais c’est la 1ère fois que j’attribue un score de pensée qui dépasse les 10/10 depuis que j’ai écris mon article de référence sur le sujet. Il faudra que j’alimente le contenu relatif au score de pensée d’une nouvelle dimension pour y faire référence.
A propos du score de pensée

Seconde partie d’un sujet traitant de mon statut de créateur de sites web et pour aboutir à la mise en évidence de constats sur ce statut. Après avoir évoqué la nécessité d’une distinction entre création web et conception web dans une première partie, j’explique en quoi le statut de réalisateur web aujourd’hui inexistant nécessite d’être créé. Je vous recommande la lecture de l’ensemble des parties (celle-ci, la précédente et celles à venir) car chacune apporte aux précédentes un éclairage supplémentaire et aucune ne saurait être donc prise indépendamment des autres.

Est-ce suffisant de distinguer création et conception web ? Créateur et concepteur ?

Autant j’ai mis un point d’honneur à établir cette distinction dans une première partie -et il est de toute façon important de les discerner- autant je constate qu’un 3ème statut mérite toute notre attention.

Il s’agit du statut de réalisateur web.

Disons-le tout de suite ce statut n’existe pas. 

Parfois il est possible tout de même de voir apparaitre des professionnels se définissant en tant que concepteur-réalisateur web mais vous ne rencontrerez jamais une personne se présenter en tant que ‘réalisateur web’. 

Il en est de même pour le terme ‘réalisation’. Elle n’est pour ainsi dire jamais associé au mot ‘web’.

Pour moi le constat est clair : la conception et la réalisation sont amalgamées.

Elles sont amalgamées comme le sont -et c’était mon propos dans une première partie– la création et la conception.

Pourtant leur distinction est essentielle.

Après qu’un travail précis de définition des moyens et des ressources à mettre en oeuvre ait été effectué, travail qui est le propre de l’étape dite de la conception, il est nécessaire en effet de concrétiser, de rendre réel ce qui aura été défini. C’est une étape à part entière qui mérite de recevoir le qualificatif de réalisation.

Il est courant de voir des équipes utiliser abondamment le terme de développement après l’étape de la conception. C’est compréhensible en ce que sens que, parvenu à ce stade d’avancement du projet, il est fréquent qu’interviennent un ou plusieurs développeurs qui vont se charger de donner forme aux pages du site web.

Mais nommer cette étape comme étant celle du développement c’est la réduire à des lignes de code or si celles-ci sont précieuses et (souvent) indispensables c’est néanmoins une considération réductrice. Car c’est en effet à ce moment que des contenus variés vont faire leur apparition qui ont été décidés lors de la conception et qui mettront en jeu du texte, des illustrations, des photos, de la vidéo…

Autrement dit, une étape supplémentaire suit celle de la conception qu’il s’agirait de nommer réalisation qu’un réalisateur prendrait en main et de façon à manifester concrètement au moyen de ses compétences (en développement par exemple) les contenus décidés dans le détails lors de la conception.

Selon la nature des contenus à réaliser, et s’il ne peut pas tout prendre en charge lui-même du fait de bagages et de compétences insuffisantes, le réalisateur se chargera de faire intervenir et de coordonner des ressources supplémentaires et par exemple des ressources humaines qui deviendront avec lui autant de réalisateurs supplémentaires : illustrateurs, rédacteurs, développeurs et autres. 

Cette tâche idéalement nécessitera d’être anticipée avec le concepteur dès l’étape de la conception donc et pour identifier ces co-réalisateurs suffisamment à l’avance. Cette précaution respectée permettra à chacun des réalisateurs d’être en mesure de livrer sa production à temps pour leur mise en commun au sein des pages du site web. 

Le concepteur web et le réalisateur web doivent travailler main dans la main

Indubitablement la conception et la réalisation si elles ne peuvent être confondues sont liées. Il est vital que le concepteur et le réalisateur s’entendent et travaillent main dans la main comme le créateur et le concepteur sont tenus de le faire.

Le trio créateur – concepteur – réalisateur suffit-il ? 

Ce sera l’objet d’une 3ème partie.

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Score de pensée : 8,5 / 10

L’article est fidèle à ma pensée même s’il a nécessité des corrections et reprises de formulation et réécritures de paragraphes. Je l’ai relu mais je n’exclus pas une seconde relecture et donc une possible amélioration et correction à la marge.
A propos du score de pensée

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Crédit 1ère photo Anete Lusina
Crédit 2ème photo Monstera

J’initie un sujet qui va traiter en plusieurs parties de mon statut de créateur de sites web et pour aboutir à la mise en évidence de constats sur ce statut et notamment sur la nécessité de le distinguer de celui de concepteur web. Je vous recommande la lecture de l’ensemble des parties (celle-ci et celles à venir) car chacune apporte aux précédentes un éclairage supplémentaire et aucune ne saurait donc être prise indépendamment des autres.

la création web et la conception web sont 2 choses différentes

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Quand j’entends parler de création de sites web aujourd’hui, et même de la part de professionnels du web, de mon point de vue un amalgame est fait. Cet amalgame associe création et conception or créer un site web et concevoir un site web sont 2 choses différentes.

Créer un site web c’est imaginer un nouveau concept, un concept original, qu’il faudra ensuite mettre en oeuvre à travers la conception web. 

Concevoir un site web c’est partir d’un concept, d’une idée qu’un créateur aura défini et mettre en forme celui-ci sur écran au moyen de logiciels et de codes informatiques.

Un créateur de sites web travaille avec une page blanche. Un concepteur web travaille avec son ordinateur. 

Le créateur invente, le concepteur réalise. 

Le créateur donne la feuille de route, le concepteur met en oeuvre les moyens pour atteindre chacun des points d’étape de celle-ci.

Un créateur web peut également être un concepteur web et c’est même indispensable. 

Parfois le créateur web se chargera lui-même de réaliser l’idée qu’il a imaginée en mettant en forme lui-même les pages web parfois il délèguera cette tâche à un concepteur de sites web. Et lorsqu’il délèguera il pourra le faire d’autant mieux qu’il connait bien la conception web.

Si le concepteur web n’est à l’inverse pas nécessairement un créateur web, lorsqu’il travaille pour un créateur web, il peut par contre très bien lui faire des propositions sur la manière de mettre en oeuvre son idée afin d’améliorer la feuille de route qu’il a définie. Et cela constituera d’ailleurs un précieux atout pour le créateur web.

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le créateur web et le concepteur web doivent travailler main dans la main

Je me définis comme un créateur de sites web. J’aime imaginer de nouveaux concepts et c’est le cas ces 6 derniers mois où j’ai travaillé à la mise sur pied d’une offre de service inédite imaginée par mes soins et que je m’apprête à sortir. J’ai dû prendre beaucoup de temps pour réfléchir à la manière de mettre en forme mon idée originelle et à écrire le contenu. Avoir une idée de nouveau service est une chose, parvenir à la mettre en forme efficacement et de façon pertinente en est une autre qui ne s’improvise pas.

Je suis un créateur de site web qui connait par ailleurs la conception web. J’ai créé mon premier site web en 1994 et si j’ai ensuite créé des sites web pour mes projets personnels (exemple ici) puis également de façon professionnelle notamment dans une précédente expérience en tant qu’auto-entrepreneur de 2000 à 2009. 

J’ai réalisé 80% du site web de l’offre de service que je m’apprête à lancer. Pour les 20% j’ai besoin notamment d’un concepteur spécialement sur le design mais aussi la mise au propre du logo.

En tant que créateur web je suis en permanence en quête de faire connaissance avec de nouveaux talents et pour qu’ils travaillent avec moi sur des missions clients ou pour mes propres projets et offres de services.

Et si une entreprise me demande de réaliser son site web ? C’est bien entendu possible et à ce sujet en tant que créateur je vais avoir la possibilité de proposer à cette entreprise de réfléchir avec elle à la création d’un site web qui se démarque, c’est à dire, qui va aller chercher sa singularité. Nous prendrons ensemble, le client et moi, du temps pour identifier sa singularité puis je définirai la meilleure manière pour ensuite l’exprimer sur écran quitte à imaginer une approche inédite.

Et si elle souhaite un site web dont elle connait déjà la forme par exemple si elle veut ce que l’on nomme un site vitrine dans sa forme la plus conventionnelle ? C’est également possible et je ne ferai donc intervenir là que le concepteur de sites web que je suis par ailleurs. Si je vois que je ne suis pas le plus compétent pour la réalisation attendue je n’hésiterai pas à recommander un professionnel ou à envisager de m’entourer de professionnels.

La conception n’est pas totalement exempte de créativité pour autant. En réfléchissant par exemple à un projet de site vitrine pour une entreprise il est possible que je sois amené en découvrant la problématique de cette entreprise à lui suggérer un projet plus pertinent pour y faire face. Fondamentalement le web est une page blanche et un site web peut endosser des formes et objectifs très variés.


Score de pensée : 9 / 10

L’article est fidèle à ma pensée. Même si je l’ai relu, je n’exclus pas une seconde relecture et donc une possible amélioration et correction à la marge. La photo illustrant l’article me plait mais je pourrais en changer pour une autre.
A propos du score de pensée

Mise à jour 24 janvier : j’ai ajouté une 2ème photo et ai enrichi chacune d’entre elles d’un texte ajouté au moyen d’un logiciel de graphisme

1ère photo de MESSALA CIULLA
2ème photo de Monstera

La pensée et la restitution par écrit de la pensée sont 2 choses différentes et je propose que lorsque l’on tente de restituer par écrit sa pensée on ajoute à la suite de cet écrit un score qui témoigne de la fidélité avec laquelle on est soi-même parvenu à restituer sa pensée originelle.

Rendez-vous à la fin de l’article pour constater quel score de pensée j’ai attribué à cet article.

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Lorsque l’on écrit on est déjà plus dans sa pensée originelle, on est dans la traduction sous forme intelligible de cette pensée c’est à dire que l’on tente une restitution compréhensible au près du plus grand nombre sous forme de mots. 

C’est pareil au fait d’écouter une personne : vous l’écoutez mais vous entendez quelque chose qui sera plus ou moins fidèle à ce qu’elle vous a dit. Ecouter et entendre sont 2 choses différentes.

Mon expérience m’a mainte fois démontré que : entre ce que l’on pense et ce que l’on écrit, ce que l’on restitue de cette pensée, il peut y avoir un écart, une perte. 

Cela parait évident mais pour autant c’est un phénomène qui n’est jamais explicité avec des mots à ma connaissance.

Comment nommer ce phénomène ? 

Existe-t-il un terme pour signifier : je viens de penser à un truc et j’ai tenté une restitution écrite de ma pensée le plus fidèlement possible. J’y ai mis toute ma bonne volonté et mon énergie ce qui m’a permis de restituer ma pensée fidèlement à hauteur de 80%.

Non.

Il n’existe aucun terme pour restituer cette démarche : on dit j’ai « écrit un article » et quand une personne lit cela elle va comprendre : « cette personne a écrit un article et je vais prendre tout ce qu’elle a écrit sans m’inquiéter du fait qu’elle soit parvenue ou non à restituer fidèlement sa pensée d’origine ».

Il est souvent acquis qu’un écrit doit restituer fidèlement une pensée. Point barre. Et si c’est pas le cas, on ne veut pas le savoir.

Pour avoir écrit des centaines de textes j’aimerais que ce soit aussi facile. 

Or ce n’est pas le cas. 

Parfois je parviens à restituer fidèlement ma pensée et sans aucun effort. D’autre fois cette restitution est difficile voire scabreuse.

Dans ce dernier cas je vais tenter des corrections à répétition de mes écrits en essayant de me rapprocher le plus possible de ma pensée originelle et du sentiment qu’elle m’a laissé et je vais y parvenir avec plus ou moins de succès. Je corrige, je remanie, j’améliore.

Mes allers et retours indiquent cependant que je ne suis pas dans une restitution ‘naturelle’ et donc après relecture de mes écrits parfois je vais devoir faire le constat avec humilité et prise du recul que je dois déprogrammer intégralement la publication de mon article et le garder pour moi. Malgré mon acharnement cela ne produit pas un bon résultat et de toute évidence je suis dans un effort animé par mon ego qui veut parvenir-à-un-résultat-envers-et-contre-tout

Le problème avec ce genre de tentative c’est que le texte présente alors des tournures de phrases mais surtout une tournure de pensée qui n’est pas parfaitement celle que je souhaitais restituer et si je me fie à l’impulsion de départ.

Parfois cependant ces allers et retours sont productifs s’ils sont faits sans trop tarder et idéalement dans l’heure qui suit l’idée. Parfois le fait d’y revenir plus tard encore, par exemple le lendemain, est fructueux.

Il arrive également que la restitution soit fidèle et même au delà de ce que j’avais estimé. Cette restitution « parfaite » suscite un sentiment de satisfaction interne. Mes écrits se couchent alors sur la feuille blanche me servant de support ou sur l’écran de mon ordinateur comme l’eau s’écoulant naturellement dans le sillage d’une rivière. Le texte ne nécessite pour ainsi dire aucune correction et ajout. Il est parfait au premier jet ou à peu de chose près. Son écriture s’effectue d’une traite et ne monopolisera mon temps que quelques minutes.

C’est comparable à un état de grâce. 

Cela arrive et c’est ce qui m’a incité à écrire et a entretenu au fil des années mon envie.

Alors quel est mon score de pensée pour le présent article ? Avec quelle fidélité suis-je parvenu à restituer ma pensée de départ ?

J’attribue à cet article écrit par mes soins un score de pensée de :

9 / 10

Soit un très bon score. J’ai fait quelques allers et retours mais sans que cela soit un exercice pénible et scabreux. J’ai aimé l’écriture de cet article et suis parvenu à restituer fidèlement ma pensée d’origine.

Photo par Lum3n (modifiée par Boris Perchat)

En 2012 je me souviens avoir été le témoin d’un fait de société. Je me déplaçais à Paris fréquemment quand j’ai assisté à l’utilisation généralisée du smartphone dans les transports en commun. Je me souviens avoir observé une rame de métro dans laquelle j’étais transporté avec d’autres passagers et de constater que ceux-ci avait tous leurs yeux rivés sur l’écran de leur smartphone. Les semaines et mois suivants confirmèrent cette observation.

Avant 2012 je fréquentais également très fréquemment le métro parisien mais l’utilisation du smartphone n’était pas généralisée, elle était encore partielle. 2012 a marqué un franchissement.  

10 ans plus tard en 2022 c’est un autre franchissement dont j’ai été le témoin non pas cette fois dans le métro parisien car je ne me déplace plus à Paris aussi fréquemment mais à Orléans où je réside. Ne disposant pas de véhicule j’utilise fréquemment le bus et le tram or j’ai pu constater que c’est l’oreillette sans fil qui désormais occupe l’attention des usagers.

Cette observation m’a permise d’en faire une autre. 

Mise à jour du 4 mars 2023 : les 4 prochains paragraphes ne sont pas exactes et je les ai barrés sans les supprimer car j’attache une importance à faire le constat de leur inexactitude de façon transparente. Si je les ai barrés c’est que d’autres observations ont suivi ces observations initiales lesquelles m’ont permis d’observer que les chauffeurs maintiennent toujours un échange, un “bonjour” (autant que faire se peut ?) avec les passagers. Echanges maintenus ou pas, je considère que la politesse de l’oreillette, dont je fais part plus bas, reste un geste nécessaire en prévention ou par simple égard.

Désormais lorsqu’un passager monte dans un bus le conducteur du bus ne reçoit plus ou très peu de « bonjour » de sa part. Dans leur grande majorité les passagers montent en effet dans le bus avec leurs oreillettes dans leur conduit auditif si bien que l’acte de saluer le conducteur -lequel pouvait encore se vérifier avant 2022 de manière plus fréquente sans être non plus systématique- est considérablement réduit. 

Je l’ai remarqué d’autant plus que j’utilise le bus depuis de longues années et que je salue systématiquement les conducteurs. Aujourd’hui je remarque que je ne reçois pas, je ne reçois plus systématiquement, de bonjour en retour, ce qui était quasi systématiquement le cas entre 2012 et 2022. Je dirais qu’un chauffeur sur 2 répond aujourd’hui à mon bonjour bien qu’il faudrait affiner cette évaluation.

Je comprends ces chauffeurs de bus qui ne répondent plus car 8 passagers sur 10 si ce n’est pas plus ne les saluent plus et en conséquence il y a dû y avoir une résignation de la part de ces conducteurs. Ils se sont faits à cette nouvelle réalité bon gré mal gré.

Pour autant je ne souhaite pas compter les points de chaque camps et dire que l’un doit assumer plus que l’autre la responsabilité de ce constat. A ce jeu nous perdrions tous. J’aimerais juste revenir à l’essentiel.

Qu’est-ce qui constitue aujourd’hui une marque de respect et de politesse ? 

Dire bonjour bien entendu.

Mais de toute évidence cela ne suffit plus. Les mœurs changent. Soit on déplore leur disparition soit on peut aussi envisager une évolution de ceux-ci. C’est cette 2ème hypothèse que j’aimerais envisager avec vous.

Si je ne reçois pas toujours un bonjour en retour du mien, il se peut que le conducteur ne s’attende pas à ce qu’un passager avec une oreillette dans son conduit auditif soit en mesure d’échanger un vrai bonjour où les 2 interlocuteurs se mettent au même niveau et s’entendent mutuellement, c’est à dire entendent mutuellement le bonjour de l’autre.

Je fais partie de ces passagers qui voyagent avec des oreillettes. Pour ma part j’en utilise qu’une seule (pour mon oreille gauche) plutôt que 2 et pour ne pas rester imperméable aux bruits de mon environnement immédiat.

Avec une oreillette j’entends le bonjour du conducteur en retour du mien mais lui peut espérer un bonjour sans que son interlocuteur soit équipé d’oreillette que ce soit d’une seule ou de deux. Il n’est pas censé savoir de surcroit qu’un utilisateur avec une seule oreillette entend son interlocuteur. 

Un bonjour avec une oreillette pourrait ne pas avoir plus de valeur qu’un bonjour avec 2 oreillettes.

Alors comment s’entendre ?

En y réfléchissant il m’est venu à l’esprit qu’il y a eu des pratiques pour signifier à son interlocuteur son respect comme la politesse du chapeau.

Je me demande si nous ne pourrions pas envisager d’adopter une marque de respect nouvelle vis à vis des chauffeurs de bus ou de tout autre interlocuteur et dès lors que nous avons une ou deux oreillettes dans nos conduits auditifs. 

Je pense à une politesse de l’oreillette qui consisterait à enlever son oreillette ou ses oreillettes le temps de prononcer son bonjour et de recevoir celui de son interlocuteur.

On signifie à celui-ci que l’on prend en compte sa condition auditive et que l’on quitte délibérément la notre afin de créer un espace en commun où il est possible de s’entendre mutuellement. 

Une fois les bonjours échangés on réintroduit son oreillette ou ses oreillettes dans ses conduits auditifs.

Se mettre au même niveau que son interlocuteur est une marque de respect.

Je vais essayer cette pratique avec les chauffeurs de bus et me rendre compte de sa pertinence.

Je suis sûr que cette pratique que je soumets a son intérêt ailleurs dans d’autres environnements que les transports en commun et ne serait-ce que dans les magasins chez les commerçants… Si vous êtes un utilisateur des oreillettes sans fil sans doute trouverez-vous une opportunité de pratiquer la politesse de l’oreillette tout comme je m’apprête désormais à le faire.

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Crédit photo : ShiftDrive

Google cela a d’abord été et reste encore aujourd’hui le meilleur moteur de recherche au monde.

Vous utilisez la messagerie Gmail créée par Google (pardon Alphabet devrais-je dire) ? Mais en fait sachez que la messagerie Gmail est née en 2004 soit bien après la naissance du moteur de recherche Google laquelle est survenue en 1998.

Google, le premier moteur de recherche au monde… Pourtant cela ne l’empêche pas aujourd’hui comme nous l’apprend cet article d’être visé par une plainte de la part de moteurs de recherche ‘concurrents’ qui demandent au Parlement européen de faire sauter les verrous imposés par Google sur les appareils Android. Plusieurs moteurs de recherche souhaitent en effet que chaque utilisateur puisse à tout moment changer de moteur de recherche au-delà de la phase de configuration. 

Selon mon observation, aujourd’hui parce que la société Google (pardon Alphabet) s’est diversifiée dans des tas de domaines qui ne lui étaient pas familiers initialement marchant ainsi sur les plates bandes de tout le monde (email, stockage de données, réseau social et j’en passe et des meilleurs), la société Google par voie de conséquence de cette diversification effrénée est devenue un concurrent lambda qu’on ignore même pour sa capacité première qui est juste incroyable de nous permettre une recherche la plus précise et la plus pertinente sur une masse de données en croissance exponentielle.

Ce que je crains c’est que le moteur de recherche Google ne puisse plus tenir son rôle de premier moteur de recherche au monde et que nous écopions de moteurs de recherche aux capacités inférieures qui auront conquis le marché 1) par opportunisme en profitant de décision de justice de ce genre et dont la capacité de recherche sera TRES inférieure à ce que le moteur de recherche Google est capable  2) par oubli des utilisateurs de ce que Google est à l’origine à savoir un moteur de recherche hors pair.

Assistons-nous au début de la fin du meilleur moteur de recherche au monde ? Si c’est le cas c’est Google lui-même qui en a été l’artisan en se tirant une balle dans le pied le jour où les fondateurs du moteur ont décidé de s’intéresser à autre chose que la recherche de contenus sur le web ce qui initialement était une compétence dans laquelle Google excellait et qui avait conduit à son succès.

S’il vous plait dites moi que je me trompe que j’apprenne quelque chose de neuf et élargisse ma perception du sujet. Je prétends que je sais comment Google doit se comporter mais je ne suis pas après tout à la place de ses 2 fondateurs.

Car il se pourrait que nous assistions par la même occasion au début d’une ère nouvelle pour ce qui est de la recherche sur le web et qui consacrera des moteurs de recherche émergeants qui en ayant eu l’intelligence de faire valoir leur existence et que celle-ci soit équitable par rapport au géant Google, vont nous permettre d’aborder la recherche sur le web de manière plus efficace et plus pertinente.

Il y a 2 axes d’explorations que je n’aborde pas dans mon développement mais que j’ai à l’esprit et qui pourrait nous permettre une interprétation plus juste des événements :

  • Comment le moteur de recherche Google est-il parvenu à s’imposer en tant que premier moteur de recherche alors que son essor en 1998 a coïncidé avec la présence d’un parc de moteurs de recherche à l’époque déjà important et qui n’était pas dénué d’intérêt et notamment : Altavista (né en 1994), Ask.com (né en 1996), Excite (né en 1995), HotBot (né en 1996), Lycos (né en 1994) ?
  • La demande des moteurs de recherche de laisser le choix à l’utilisateur de décider du moteur de recherche qui deviendra son moteur de recherche par défaut est analogue avec celles que les navigateurs internet (dont Firefox) ont faite il y a plusieurs années quand ils ont demandé à la Commission européenne en décembre 2009 qu’elle oblige désormais Microsoft à ne plus imposer de manière exclusive son navigateur internet aux utilisateurs de windows. J’avais à l’époque estimé sur ce sujet des navigateurs internet qu’il était nécessaire d’en débattre et je ne suis par surpris que l’histoire se répète sur un sujet connexe et même identique car entre-temps les navigateurs internet sont devenus à leur façon des moteurs de recherche et les moteurs de recherche sont devenus quant à eux des navigateurs de recherche. Duck Duck Go qui fait partie des plaignants dans l’affaire sus citée et qui a l’origine est un moteur de recherche (né en 2008) s’offre en tant que navigateur internet depuis 2022 avec Duck Duck Go Privacy Browser. Google est-il besoin de le rappeler, était un moteur de recherche à l’origine (né en 1998) puis est devenu en 2008 un navigateur internet par l’intermédiaire de Chrome.

Question subsidiaire : est-ce que l’avenir du web et de l’internet par extension y trouve son compte lorsqu’il est décidé à coup de décisions de justice émises par une instance publique fut-elle européenne ?

Ce que l’on peut retenir avec certitude c’est que les problèmes qui ne sont pas résolus se perpétuent et s’étendent. Parce que la liberté de choisir le navigateur internet qui allait devenir son navigateur par défaut sur sa machine n’a jamais été véritablement établit, il ressurgit à sa façon désormais avec les moteurs de recherche.

Alors est-ce que les moteurs de recherche vont parvenir à se faire entendre et à être présentés de manière équitable à côté du moteur de recherche Google ? Oui sans doute allons nous assister à une avancée en la matière mais cela ne signifie pas qu’elle parviendra à s’instaurer durablement dans le temps à partir du moment où elle est la conséquence d’une décision du justice et non une pratique décidée de manière délibérée par les utilisateurs, nous les internautes.

On ne le dit pas clairement mais il faut comprendre que le web et l’internet sont dans une logique d’effondrement tirés vers le bas par une logique de concurrence issue d’une façon très particulière d’aborder le monde.

Parce que mon expérience longue en la matière m’a démontré que c’était le plus sûr moyen de faire partir une relation quelque soit sa nature du mauvais pied et même parfois de la compromettre avant même qu’elle n’ait commencée. Quant à épier ou ne serait-ce que fréquenter assidument le profil d’une personne que l’on connait c’est déstabiliser ce qui aura été déjà construit avec celle-ci.

Quoi de plus facile que de se ruer sur les réseaux sociaux et d’aller voir le profil de cette personne que l’on vient de rencontrer ou avec laquelle on a été mis en relation et pour se faire une idée d’elle. D’une manière générale on n’aime pas qu’une personne se fasse des idées sur notre personne mais on concède volontiers aller se faire une idée d’une personne que l’on ne connait pas encore parce que tout juste rencontrée. Que voulons-nous au juste ? Voulons-nous nous faire des idées sur les personnes ou voulons-nous faire connaissance avec elle ?

Quand est-il naturel d’aller voir le profil d’une personne sur les réseaux sociaux ? Quand cette personne vous a communiqué l’adresse de son profil au moyen de sa carte de visite, quand elle vous en fait part (je suis sur tel réseau), quand vous trouverez cette adresse dans la signature de ses correspondances, de ses emails. Et si elle a un blog, quand elle vous communique l’adresse d’un article qu’elle a rédigé.

Dans le cas contraire si vous faites une recherche pour trouver son profil sur un réseau social et aller scruter celui-ci sans même la plupart du temps la demander en ami ou en relation alors vous court-circuitez la relation.

Et si je l’ai déjà fait ? Si par exemple je suis allé voir son profil et que je suis censé revoir cette personne et que je suis animé d’une volonté d’établir avec elle une relation de qualité ? Le meilleur moyen à mon sens dans ce cas, c’est de lui en faire part ; je suis allé visiter votre profil (ou votre blog, ou votre site web) et j’y ai découvert etc.

Quant à épier ou ne serait-ce que fréquenter assidument le profil d’une personne que l’on connait c’est déstabiliser ce qui aura été déjà construit avec celle-ci. Pour ma part j’en suis à ne pour ainsi plus fréquenter les profils de mes connaissances et amis… ou si peu. Et si la mise en relation entre nous n’a pas été effectuée d’un commun échange réciproque alors je ne vais jamais visiter son profil et je m’en tiens au canal de communication initial avec lequel nous aurons débuté notre échange.

Depuis quelques années j’assiste à la montée en puissance de ce qui doit être considérée comme une nouvelle forme de dépendance que je nommerais ‘dépendance sociale’.

Elle est une dépendance à prendre très au sérieux, aussi sérieusement que les sont les dépendances aux drogues, les dépendances aux jeux ou encore les dépendances affectives.

Je n’ai aucune qualification en sociologie ou en sciences du comportement. J’ai simplement été plusieurs fois exposé au cours de mon parcours, spécialement ces dernières années, à des comportements essentiellement dans le monde professionnel mais pas seulement qui par leur violence et leur issue dommageable m’ont poussé à m’interroger et ont fini du fait de leur répétition par me permettre de déceler un faisceau de coïncidences. Ce n’est que tout récemment que je suis parvenu cependant à mettre des mots dessus. Mon propre parcours pour sortir de mes dépendances a été essentiel à cette fin.

Mon propos avec cet article n’est pas de vous dire : il existe des dépendants sociaux et il faut s’en prémunir. Je considère en effet que nous pouvons tous manifester cette dépendance à des degrés divers.

Maintenant c’est vrai que j’observe que des personnes sont très touchées et que si je devais les qualifier je dirais d’elles qu’elles sont néanmoins des personnes manifestant une dépendance sociale et non qu’elles sont des dépendants sociaux. Une sortie de dépendance est évidemment possible et comme pour n’importe quelle dépendance. Il s’agirait donc de ne pas les stigmatiser par un qualificatif ce qui participerait à les enfermer davantage dans leur dépendance.

Pour commencer j’aimerais vous présenter l’archétype de la dépendance sociale. En tant qu’archétype vous ne pourrez pas le rencontrer dans votre quotidien. Il est un modèle, un cadre de référence. Les personnes sujettes à la dépendance sociale manifestent plus ou moins la posture de l’archétype et selon leur degré de dépendance.

Je n’ai pas d’importance. Je n’existe pas. Je n’existe pas à moins que je sois vu des autres. Quand les autres me regarde je prends conscience à travers leurs yeux que j’existe. Je ressens un petit frisson d’existence.
Je ne m’en aperçois plus moi-même mais pour ainsi dire toutes mes pensées sont tournées vers la manière dont je vais pouvoir capter leur attention et leur regard.
Qu’est-ce que je cherche au juste ? Un frisson d’existence, j’en parlais à l’instant, oui mais ça ce n’est rien car il y a mieux ; je cherche à occuper une position qui me permette de rester en permanence sous le regard des autres et d’obtenir sans effort leur attention. Là ce serait le grand frisson, le frisson permanent, le bonheur qui me permettrait de m’affranchir définitivement de ma condition et de mon sentiment de ne pas être quelqu’un.
Et donc je passe mon temps à élaborer cette stratégie qui me propulsera à ce sommet. Je suis prêt à beaucoup de chose comme par exemple, se servir de mon entourage, de mes proches, que je mène à la baguette au moyen du mensonge et de la manipulation. Mais j’avoue que j’ai une préférence pour ces personnes dont tu viens de faire tout juste connaissance ou avec qui tu es mise en relation du fait d’une opportunité professionnelle. Je sais comment les tourner à mon avantage. La plupart du temps ils ne s’en aperçoivent pas et je m’assure que ce que je leur donne en attention servent mon plan principal. Ils ne sont au final que des pions et je me fais les dents sur eux en attendant mieux, plus grand. J’aime particulièrement quand elles sont gentilles et attentionnées et qu’elles pensent que ma gentillesse est tout aussi sincère ce qui les éloignent de l’idée que je suis un peu beaucoup intéressée comme même. Mais que voulez-vous… ce n’est pas de ma faute si elles ne comprennent pas le bonheur qu’il y a à être élevé à une position sociale qui te rend incontournable. Et puis de toute façon lorsque je serai parvenu à ce sommet que je chérie d’avance elles en profiteront aussi puisque je pourrai alors leur céder à mon tour quelques regards du haut de mon piédestal. Elles ne le savent pas encore mais je leurs prépare un meilleur lendemain. Elles me remercieront c’est sûr.
Cela leur paraîtra évident qu’il était nécessaire d’en passer par là. Elles auront la chance en outre de pouvoir enfin profiter de ma personne car affranchis de la douleur que me procurait jusqu’à lors mon inexistence sociale, je pourrai enfin me montrer vraiment tel que je suis sans avoir besoin de tricher. Non vraiment si elles pouvaient accepter que je leur marche sur la tête pour me hisser à ce sommet… vraiment c’est pour leur bien. Et si elles refusent c’est certainement qu’elles convoitent ce même sommet mais elles n’ont pas encore compris qu’il est fait pour moi et dans leur ignorance je n’hésiterai pas à leur faire barrage dans leur ascension en leur faisant un croche pied ou en utilisant d’autres stratagèmes. Je sais être d’autant plus malin que ma survie est en jeu. Et puis quoiqu’ils leur arrivent cela n’a pas de réelle importance, elles aussi finiront par me remercier, c’est sûr, et même à me vouer admiration quand elles comprendront l’erreur qu’elles ont commises, erreur qui leur paraitront enfin comme une évidence quand elles constateront mon épanouissement une fois parvenu à ce sommet.

Voilà pour notre archétype.

Est-ce qu’il faut souhaiter à une personne qui manifesterait un haut degré de dépendance sociale et s’approcherait donc de cet archétype de parvenir à vivre son grand frisson, c’est à dire, à atteindre cette posture sociale qui la maintient en haleine et même qui la maintient en vie ?

Oui et non.

Le piédestal social que l’on vise en étant sujet à une dépendance sociale est totalement illusoire. Et une fois atteint la désillusion va être grande et l’effet de décompensation qui va s’en suivre pourrait être très violent. Donc on pourrait lui souhaiter de ne pas y parvenir sous peine d’une épreuve. Mais pour autant comment lui souhaiter l’inverse c’est à dire comment lui souhaiter de ne jamais être confronté enfin à ce qui pourrait le libérer de ce qui est en réalité plus un fardeau qu’un réel projet de vie.

Je ne doute pas néanmoins qu’une personne très hautement dépendante puisse estimer qu’elle s’est trompée de piédestal et partir en quête d’un nouveau qui pourrait l’élever enfin à ce qu’elle estime être sa juste hauteur. Dépendance et aveuglement vont de pair en effet.

Et c’est d’ailleurs essentiel de comprendre selon moi qu’une majorité de personnes sujettes à la dépendance sociale ne souhaitent pas vivre leur grand projet car alors elles perdraient cette illusion dans laquelle elles se sont enfermées comme refuge face à l’impuissance qu’elles ressentent quand il s’agit de savoir qui elles sont véritablement et ce qu’elles peuvent offrir à la société.

En somme beaucoup se contentent de fantasmer le grand frisson et partent en quête de petits frissons. Elles cherchent à vivre des élévations sociales temporaires pourvu qu’elles se répètent à interval régulier et comme pour maintenir leur dépendance à flot.

C’est là qu’intervient un instrument qui va leur permettre de s’en donner à coeur joie et qui va terminer de transformer ce qui chez certains aurait pu être un simple penchant en une véritable dépendance ; je veux parler des réseaux sociaux.

La propension à vouloir atteindre une posture sociale du fait d’une carence personnelle et de le faire au détriment de soi et des autres n’est pas chose nouvelle dans nos sociétés mais par contre les réseaux sociaux et le climat social qu’ils génèrent ont très nettement participé à ce qu’elle deviennent un comportement addictif puis une dépendance à part entière capable de se répandre tel un fléau.

Quoi de plus efficace en effet comme instrument d’élévation sociale à faible hauteur de piédestal et actionnable à souhait que les réseaux sociaux.

Les personnes y viennent quotidiennement pour prendre leur shot de dépendance sociale et si elles n’y sont pas encore sujettes elles pourraient y venir tôt ou tard dès lors qu’elles douteraient de leur valeur et à la manière de l’incarner dans la société.

Nous pensions que la dépendance aux réseaux sociaux était un problème mais nous n’avions pas apprécié qu’elle était très certainement que la face émergée de l’iceberg et qu’une dépendance plus grande la soutenait. Cela ne signifie pas pour autant que tous les personnes assujettis à une dépendance aux réseaux sociaux sont sujets à une dépendance sociale de surcroit. Un discernement est nécessaire.

D’après mon expérience les personnes sujettes à la dépendance sociale ne prennent pas un malin plaisir à manipuler d’autres personnes. La dépendance sociale est d’abord un comportement inconscient qui mènent les personnes qui y sont sujettes par le bout du nez si je puis dire et sans qu’elles s’en rendent compte. Ce comportement inconscient a par contre des conséquences très réelles qui engendrent une détérioration voire une destruction des relations avec son entourage professionnel ou privé voire les deux.

J’ajoute que derrière une dépendance sociale il y a une souffrance non résolue à laquelle la personne tente de répondre en poursuivant une route qui ne fait en fin de compte qu’alimenter cette souffrance. 

Notre société ne se contentent plus seulement d’être une société de la consommation et du spectacle. Elle est de surcroit une société de l’attention ou autrement dit de l’influence et je constate souvent que la jeune génération s’imagine désormais que la voie royale de l’ascension sociale réside dans la posture de l’influenceur. Pour le dire de façon raccourci, il faut être youtuber pour réussir. Ce raccourci s’il est pris au pied de la lettre peut très facilement conduire à une dépendance sociale.

Voilà pour une première approche du sujet de la dépendance sociale. J’envisage de vous en dire plus dans un prochain billet et notamment je réfléchis à établir une échelle de la dépendance sociale et pour permettre à chacun de mesurer son degré d’accoutumance à cette nouvelle dépendance.

La dépendance sociale est un sujet riche qui mérite de s’y attarder. C’est aussi et surtout une nécessité que son constat soit enfin fait et pour éviter qu’il ne devienne un trait dominant de nos sociétés puis de notre civilisation.

Nous sommes une civilisation qui consommons beaucoup de contenus sans savoir comment les consommer. Il a été démontré par exemple que nous ne retenons que 10% de ce qu’un interlocuteur va nous exprimer oralement. Où partent les 90% restant ? Comment optimiser notre écoute pour gagner ne serait-ce que 30% d’écoute supplémentaire ?

Car c’est un fait : entre l’émission d’un contenu et sa réception et son assimilation, il y a déperdition. Il a été démontré également que l’attention d’un public devant un professeur baisse et n’est plus productive après 40 minutes et pourtant dans la plupart des pays les heures de cours continuent à s’étaler sur 60 minutes.

Aujourd’hui les réseaux sociaux nous abreuvent excessivement de contenus. A quel moment notre attention décroche et notre mémoire n’enregistre plus les contenus visionnés ? Une oreillette procure-t-elle une charge mentale supérieure à une écoute sans oreillette et par exemple au moyen d’un haut-parleur ?

Quels sont les symptomes d’une charge mentale trop lourde chez soi ? Chez l’autre ? Comment faire baisser la charge mentale délibérément au cours de sa journée et pour revenir à une meilleure disponibilité ? Des malentendus entre individus peuvent-ils naître consécutivement à une charge mentale trop lourde chez l’un des interlocuteur ?

Plus je réfléchis à ces questions plus j’aboutis au constat de la nécessité d’une science de la charge mentale.

N’aller jamais chercher des idées chez les autres. Jamais.
Si vous trouvez l’idée d’un autre superbe ne la lui prenez pas pour votre propre compte.
Pourquoi ? Parce que c’est le meilleur moyen de s’éloigner de sa route et de finir malheureux.

J’ai souvent vu des personnes piocher dans les idées des autres… et dans les miennes.
Avec le recul je peux leur dire : l’inspiration personnelle en tout point est supérieure à la récupération d’idées.
L’inspiration personnelle même minime est supérieure à la récupération opportune d’idées. Pour le dire autrement, il sera toujours plus préférable de ne retirer de son inspiration personnelle qu’une toute petite idée que d’aller piocher dans le travail des autres pour en retirer de plus grandes. Prendre chez les autres des idées c’est se permettre un gain immédiat certes mais un gain illusoire et dangereux qui finira en un besoin d’aller retirer une autre idée puis une autre puis encore une autre.
C’est le meilleur moyen de s’éloigner de sa route et de finir malheureux. De finir malheureux et de rendre aussi malheureux le cerveau de la personne dans laquelle vous avez pioché.

Toutes les idées que j’exprime ici sont des idées originales. 

Appelez-moi